Zloty

Gérard Zlotykamien, street artiste

Une histoire semblable à celle de Zloty n’existe pas dans le monde du street art. Enfant de la seconde guerre mondiale, Zloty grandit sans ses parents, détenus dans des camps de concentration. Seul lui est sauvé de cet enfer par une famille maltraitante, il échappe à la mort mais subit de lourdes violences. Contrairement au reste de sa famille, ses parents survivent et reviennent à Paris en sa compagnie pour poursuivre leur vie.

Traumatisé par ce qu’il a vécu, Zloty évoque le « non-désir » de vivre. C’est pourquoi, il se montre réticent à l’enseignement et décide d’arrêter l’école pour profiter de la vie, tout en jonglant entre des petits boulots.
Son âme d’artiste nait lorsqu’il commence à dessiner et écrire. Jouant avec la craie et les poires à lavement, Zloty se fait remarquer et expose pour la première fois ses oeuvres dans une galerie en 1958. C’est le début de son aventure dans la naissance du street art.

La carrière de Zloty

Accompagné de sa femme dans les années 60, Zloty se lance dans la peinture extérieur. Il se sert d’une poire à lavement pour réaliser sa fresque « Ronde Macabre », créant du mouvement et marque le temps du street art. En costume marron, mallette à la main, l’homme se fait remarquer en graffant le rideau de fer d’une boutique, surprenant pour un homme en tenue d’affaire. Là est la technique de Zloty, s’habiller de façon banale pour passer inaperçu auprès du public.

À travers ses oeuvres, Zloty dépeint une société de silence, des personnages vulnérables, sans nul doute les victimes de la Shoah. L’artiste rappelle la violence des génocides subite par ses confrères, représentant son projet « d’effacement » de la population. Zloty se porte loin du marché de l’art jusqu’à ce qu’on toque à sa porte pour exposer son histoire dans les musées.

Aujourd’hui, l’artiste a 83 ans et expose ses oeuvres à l’Hôtel de Ville de Paris, une rétrospective montrant ses 60 années dans le street art. Un précurseur respecté et fasciné.